- Près de 80% du chiffre d’affaire des transporteurs relève du transport public
Une large majorité de des emplois de conduite des transporteurs de voyageurs est représentée par les services de transport scolaire. Du fait des caractéristiques de cette activité, le volume horaire annuel des contrats de travail proposés
aux conducteurs et conductrices s’élève à 550 h pour les plus bas et moins de 900 h pour la grande majorité.
Ces emplois, assez peu rémunérateurs et donc peu attractifs pour les jeunes du fait de ce volume horaire limité, sont devenus au fil du temps des activités d’appoint apportant un complément de rémunération à des retraités, des agriculteurs, des hommes ou femmes au foyer.
De fait, la pyramide des âges s’est ainsi progressivement dégradée.
Près de 80% du chiffre d’affaire des transporteurs étant constitué du transport public, la pénurie de personnel de conduite, aggravée par la crise économique et sanitaire, risque donc de mettre rapidement en péril la continuité du service public, et notamment le transport scolaire. Transport scolaire que la Région Occitanie considère comme un maillon essentiel de la chaîne éducative.
L’activité tourisme, qui représente l’autre activité des transporteurs, était au moment du lancement par la Région de cette démarche quasiment à l’arrêt, à tel point que le personnel de conduite employé à temps plein pour cette activité, était désormais au chômage partiel. Par manque de visibilité sur l’éventuelle reprise de cette activité, nombre de conducteurs et conductrices de tourisme ont préféré se tourner vers des métiers du transport de marchandises (BTP, transport de fret).
En tant que principal donneur d’ordre en matière de transports scolaires, mais aussi gestionnaire des lycées et financeur de la formation professionnelle, la Région Occitanie s’est donc très vite saisie du sujet et a souhaité ouvrir, dans les plus brefs délais, une grande réflexion partenariale sur cette problématique : le Grenelle de l’emploi dans les transports de voyageurs.
Une démarche partenariale
Un travail collégial, conduit par les Directions concernées à la Région Occitanie (transports, éducation, formation professionnelle, coordination et innovation…), a donc été mené avec des chefs d’entreprises et conducteurs représentant des organisations patronales et syndicales de transporteurs, Pôle Emploi, des représentants d’établissements scolaires, de parents d’élèves, l’observatoire de branche, des responsables d’organismes de formation, Cap Emploi, des représentants d’un Conseil départemental, les services académiques…
Lors de ce travail partenarial, chacun a pu préciser son rôle dans l’écosystème du transport scolaire, exprimer les difficultés rencontrées et exposer ses idées pour faire face à la pénurie et au manque d’attractivité du métier de la conduite de transport scolaire.
Pour quelles suites ?
Janvier - Février 2022 : lancement d’une campagne de communication visant à promouvoir et revaloriser l’image de conducteur ou conductrice de transport scolaire. Une campagne portée par la Région Occitanie, réalisée en partenariat avec les acteurs professionnels et les fédérations de transporteurs, qui s’appuie sur la mise en place d’un n° vert et d’une page internet dédiée.
Premier trimestre 2022 : poursuite des échanges et du travail partenarial engagé, afin de définir les actions concrètes à mener ; travail à conduire avec les proviseurs et les gestionnaires des lycées d’Occitanie sur l’échelonnement des entrées et sorties dans les établissements afin de permettre de rationnaliser le nombre de conducteurs et conductrices.
